Sombre Clair

Le début de cette année 2024 s’est avéré très chargé au niveau des sorties de rap français. Entre les grosses sorties on a choisi de vous parler cette semaine de TH.

TH, 2024, @celinesarr

Qui est TH ?

Sa mère étant pianiste et son père batteur, TH baigne dans la musique depuis petit, il se décrit lui-même comme « un bébé de la musique »

Originaire de Bondy Nord, TH explique tirer ses influences des grands rappeurs américains comme ASAP ROCKY, 2Pac Biggie et la scène d’Atlanta mais aussi de la soul ou du jazz, ce qui explique sûrement son attrait pour le mélange des genres musicaux. 

Principal figure d’un nouveau sous-genre du rap, l’e-trap qui tire ses sources de sa grande sœur la trap mais qui utilise également des rythmiques électroniques, TH s’approprie la production comme personne. Tellement que lorsqu’on l’écoute la première fois on a souvent l’impression qu’il se contente de parler par dessus les instruments.

Instagram : @th93_officiel

MACABRE

TH décrit sa musique et son univers comme MACABRE, expression qu’il ne cesse de marteler au long des morceaux. Lorsqu’il rappe, l’artiste dépeint sa vie sans ne rien embellir pour faire ressortir encore plus fortement la réalité frappante de son quotidien et celui de son entourage : « Bagarre générale : je suis au centre / Dans certaine maison d’arrêt on dirait que t’es au centre » (EUROSTAR)

Parfois on pourrait croire qu’il raconte ce qui lui passe par la tête de manière frénétique mais bien au contraire. Son écriture est simpliste, imagée et va à l’essentiel. C’est purement la forme au service du fond si l’on prend le temps d’écouter ce qu’il a à dire. 

Mais alors où en est le rappeur dans sa carrière ? Ayant commencé la musique en 2020, TH sort des singles en continu, affirmant à chaque fois de plus en plus son style si particulier. Mais c’est en 2023 qu’il commence à prendre une place concrète dans le paysage du rap français. Cela se matérialise par la sortie d’un premier, puis d’un deuxième EP Signal, d’une collaboration avec le producteur Ikaz Boi, un morceau avec Diddi Trix et tout récemment Stavo. 

TH reste proche des artistes du 93, sans doute guidé par la mentalité « anti-vice », de ne pas se mélanger inutilement pour le buzz ou autre,  propres aux artistes de Seine- Saint Denis. 

Dans son dernier EP Signal II, il reprend ses thèmes de prédilection avec la nonchalance qui lui est propre tout en s’essayant le temps d’un morceau ou deux aux registres mélancolique sur OVNI et LE CHIRURGIEN, au storytelling sur MADÈRE ou encore au refrain lyrique et entêtant sur ADN.

MONOCHROME

Depuis SIGNAL II, TH ne jure que par le noir et blanc dans son imagerie. Tous ses visuels les plus récents  ne laissent paraître aucune couleur, des covers d’EP jusqu’aux clips en passant par sa Deezer Session.

TH ne ment pas sur son mode de vie ; la grande majorité de ses clips le mettent en scène dans son quartier. Une fois de plus rien n’est embelli, l’essentiel est donné. 

COMME UN BON VIN

La musique de TH se consomme à la manière d’un bon vin, la première gorgée peut-être désagréable, mais plus on en boit plus on l’apprécie. Sans doute parce que comme un grand cru, la musique de TH est unique. Sa manière de rapper et son flow insolite fait sa force pour ses amateurs, et sa faiblesse pour ses détracteurs.

Ce qui est certain c’est que la musique de TH ne peut laisser personne indifférent, les réactions du public sont sévèrement polarisées. Et c’est bien cette manière de se démarquer fortement qui a amené certains artistes au sommet comme Jul, PNL ou encore SCH sur la dernière décennie. À leurs débuts, chacun a suscité des débats quant à leur manière de rapper, de parler, d’écrire ou même de s’habiller.  Mais ils ont su, à force de temps et de patience, s’imposer durablement dans le paysage musical français. Et TH a toutes les cartes en mains pour suivre le même chemin. 

La semaine dernière, le bondynois a posté une vidéo énigmatique où on peut le voir cagoulé sur une moto. 3 jours plus tard, sort son nouveau clip : « AB***KA*** », réalisé par ZAVEN, qu’on vous laisse découvrir. Rien que pour voir à quoi ressemble son « robot-chien » ça vaut le détour.

P.S. : l’insta du robot chien https://www.instagram.com/robot_chien99/

Gregoire Sellier (@sellierjr) ; ypo (@__ypo__)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires