27 Septembre dernier, SDM drop son très attendu deuxième album solo : ALVALM (À La Vie À La Mort).
Après Ocho en 2020, Liens du 100 en 2022, et des dizaines de feats sur divers projets du rap français, SDM est partout. Il délivre des performances qualitatives depuis des années, tout en restant fidèle à ce qui l’a mené, ou plutôt à « ceux qui l’ont mené » là où il est aujourd’hui : sa fan base.
Alors, comment ce dernier, après constat, inspire-t-il tant de respect, à la fois de sa propre communauté et de celle du rap français en général ? Quelle formule a-t-il employée pour y parvenir ? Et, par conséquent, qu’est-ce qui fait sa pérennité ?
À l’occasion de la sortie de son dernier projet, retour sur la carrière d’un rappeur charismatique et sur les mœurs qui l’ont façonné, l’ayant fait grandir pour anoblir l’art qu’il défend : le rap.
Être partout, se montrer tel qu’il est, et dénier tous les a priori.
Quand on parle de SDM, à quoi pense-t-on ? Lien du Sang ? Les feats ? Comme Dem, Dem ? Je plaisante, bien sûr, pour ce dernier point. Quand on fait la somme de ces réflexions, elles possèdent toutes un point commun : le partage !
Dans un paysage du rap français de plus en plus centré sur soi — dans le bon sens du terme, ce n’est pas la question ici — où les artistes et leurs équipes se concentrent de plus en plus sur l’image et la direction artistique à adopter pour se démarquer et proposer des choses toujours plus novatrices, SDM, comme beaucoup de rappeurs de sa génération (ayant la trentaine) et de son milieu (grandi en banlieue), se distinguerait difficilement si l’on ne devait retenir que cela.
Avec SDM, et particulièrement à travers son dernier album et tout ce qui l’entoure, on ressent chez lui l’envie d’élargir ce panel, de collaborer avec des artistes plus underground et, au-delà, toujours plus nombreux. Depuis 2022, il a cumulé plus de 20 collaborations, dont un quart avec des artistes « new gen » mentionnés précédemment, tels que Green Montana, Bekar, Bushi, Slkrack, Limka 140, etc.
Il s’ouvre davantage aux interviews, comme celles avec Konbini, QG sur TMC, France Inter, France 24, ou Brut. Il participe également à des concepts médiatiques tels que « On débite » avec Colombien et Tiakola, le Talk to Talk de David Castello Lopez pour Konbini, La boîte à questions de Canal+, CKO, etc. Bref, à la manière de Tiakola, N.I, et Niska par le passé, ou même Hamza dans un autre registre, SDM fédère avant tout en tant qu’artiste mainstream.
Et même au-delà de ça, SD prend position. Mais sa franchise est telle que cette prise de position impose le respect. En somme, il ne ment pas et reste droit dans ses bottes. D’ailleurs, lors de son passage sur France Inter, il déclarait ceci :
Édifier une communauté et grandir avec elle
Néanmoins, là où SDM se démarque depuis deux ans, c’est dans son rapport direct avec sa communauté. ALVALM est un album, certes, mais c’est aussi et surtout :
Une listening party à Bercy le 29 Septembre dernier, une rencontre exceptionnelle d’envergure avec des fans (dédicaces et échanges), du merch conséquent (vêtements, disques/vinyles, poster tous dédicacés par SD pour l’occasion) et même collector pour certaines pièces (envie aussi de créer une certaine exclusivité dans la générosité).
Un canal régulièrement alimenté avec des exclus durant la promotion d’ALVALM, deux singles en guise de teasers du projet (“Merci” interprété aux dernières Ardentes et “Toka” en feat avec Hamza, dont le clip et le morceau sont sortis une semaine avant la sortie de l’album), une tournée VRAIMENT nationale, alors que d’autres ne ciblent qu’une partie du pays, avec 26 dates : 13 estivales, ce qui lui vaudra le septième rang des artistes les plus programmés de 2024, et 13 autres dans les zéniths de France, de Lille à Montpellier, en passant par Strasbourg et Bordeaux. Bref.
À l’heure actuelle, SDM est le seul artiste de calibre mainstream à s’impliquer autant dans l’échange avec sa communauté.
Puisque léger retour en arrière, en 2016 précisément, il y a presque 10 ans, SDM débute tout juste : grandit avec le panama bende et notamment PLK. D’ailleurs pour reprendre les termes d’un fan durant sa tournée estivale, “SDM c’est le PLK plus mélo”. Et après coup, la comparaison cocasse passée, il est vrai qu’SDM possède cette solidité de communauté à la manière de son homologue polonais.
Il est donc intéressant de constater que l’hégémonie QLF passée depuis le silence de PNL, cette dernière laisse place à celle ALVALM quelque part. Cette réalité et cette envie surtout de faire corps avec son artiste favoris pour ses fans est bien réelle notamment à travers les exemples mentionnés précédemment.
Finalement être humain avant tout
Mais si aujourd’hui SDM a ce taux de popularité, ce taux d’appréciation, de respect de la part de la communauté rap c’est parce que il a su et ce dès le début placer l’humain, le naturel au centre de ses pourparlers. Quels qu’ils soient, business et amical confondus.
Quand pour Brut il décline ses feats et la manière dont tous ont vu le jour, un point commun exergue : un temps d’échange, d’appréhension, de partage a été mis en place en physique entre les artistes ayant collaborés avec lui avant de poser les couplets, aussi bien avec Aya Nakamura que Bramsito : si devait être retenu que la popularité.
De plus, durant Nouvelle École que fût la surprise de voir SDM comme nouveau membre du jury. Et finalement, bonne surprise après constatation de ses prises de paroles toujours justifiées, constructives, raisonnées notamment avec Yorssy qu’il a toujours boosté jusqu’à la fin.
En fin de compte SD ne fait que poursuivre ce qu’il a toujours voulu démontrer aux yeux de tous :
De sang froid et de morale : mentale 92i
Donc voilà, si il y avait bien un terme à retenir du personnage, au-delà même de l’artiste qu’est SDM, ce serait : le sang froid. À la manière du pirate originel du rap français, SD endosse petit à petit ce rôle de nouveau patriarche malgré son jeune âge pour ce genre de responsabilités. Empli de sagesse et d’expérience grâce au recul qu’il prit dès ses débuts.
Parce qu’en effet la somme de toutes ses apparitions faites, ce dernier apparaît toujours sous le même angle : serein, assuré, sans pour autant être arrogant. Et ce, à n’importe quel type d’endroit. Au Stade de France comme dans les cellules des 14 prisons d’une tournée dédiée à cela en 2024.
De plus, ce qui fait qu’SD attentionne ce soucis à satisfaire le tour de sa commu, c’est parce que ses pairs, eux, l’ont aussi fait. Charles Aznavour, dont il admire le charisme et le respect de la scène. En quelque sorte SDM ne reproduit que les standards de ceux qui ont édifié la chanson française.
Bref, on le disait en début d’article mais effectivement SDM est partout. Pour se montrer tel quel et être aimé ou non en conséquence. A édifier cette communauté à TOUTES les échelles depuis bientôt 10 ans et continue de grandir AVEC elle. Car finalement SDM est un bel humain avant d’être un très bon artiste.
je suis bouche bée l’article est incroyable, bravo